Quand on m’a demandé d’écrire la suite de Voyager dont la fin était suffisamment ouverte pour cela, je me suis demandé : « OK c’est ouvert, mais sur quoi ? »
À l’époque je n’avais qu’une petite idée de ce que ce « quoi » pouvait être.
Les fameux disques d’or accrochés sur le flanc des sondes Voyager véhiculaient l’espoir qu’ils puissent être découverts par une espèce intelligente spatio-pérégrine. Un espoir infime, symbolique. Et pour cause : évoquer des distances astronomiques, ce n’est pas qu’une figure de style, elles le sont réellement, au-delà du concevable. Ces sondes ont moins de chances de croiser la route d’un alien qu’une bouteille lancée dans le Pacifique de croiser un habitant de Norvège. Seules pour l’Éternité semble être leur unique destin…
Est-ce absurde ? En tout cas, cette conception fantasmée quelque peu romantique - ou naïve - est typique de « la période enchanteresse » où tout paraissait possible dans la foulée de la mythique mission Apollo XI. Après la Lune, l’Univers nous serait promis.
Ce qu’évoque très bien le poster vintage publié par la NASA (voir en bas de page) comme un écho lointain de son prestige endormi, sinon perdu.
Aujourd’hui, il ne reste guère qu’Hollywood ou Elon Musk pour stimuler des ambitions assez ternes.
Avec Voyager II, c’est ce sentiment que je souhaite « titiller » (bien modestement) ; cet élan, qui entre 1969 et 1986 (date de la tragique explosion de la navette Challenger), a donné naissance a tellement de concepts (parfois fous et restés pour la plupart sur la planche à dessin).
Depuis, nos connaissances ont progressé : propulsion, énergie, matériaux, habitats gonflables, exo-planètes par milliers, exo-biologie, informatique, IA, etc…
Les sujets sont tellement divers et vastes que je ne ferais qu’en aborder quelques-uns à travers l’intrigue et la trajectoire narrative des personnages. Planétologie, astronomie, exo-biologie seront au programme, mais aussi l’évolution de sociétés spatiales, la solidarité, l’écologie, le droit…
Dans quelques semaines, vous pourrez embarquer pour un Grand Tour : les Confins et au-delà, l’Ensemble de Fidji, Amalthée, Jupiter, le Corridor de Neptune, Gliese-667 alias Junction-14 et la Terre, la Lune interdite, le Clarke Express, Shanghai…
En attendant, comme lors de la sortie du premier roman, je publierai une série d’articles revenant sur quelques points particuliers de ce Grand Tour.
Vous les retrouverez sur mon site www.stephane-desienne.com ou éparpillés à tous les vents sur les réseaux sociaux, un peu comme des confettis lancés dans le vaste cyberspace…