Voyager II, Jupiter

Certes Voyager II emmènera ses lecteurs et lectrices dans les Confins, et au-delà, mais aussi dans la proche banlieue de la Terre.
S’il faut compter cinq années de transit pour l’atteindre, la plus grosse planète du système solaire, Jupiter, fait bel et bien partie de notre petit quartier à l’échelle de la galaxie.

Fascinante géante.

J’ai toujours été fasciné par cet astre. Par son gigantisme (un diamètre onze fois supérieur à celui de la Terre) mais surtout par l’extraordinaire variété de son environnement. Quand j’avais douze, treize ans, j’observais les images publiées des sondes Voyager sur le papier glacé des magazines, intrigué par les tons colorés, chauds, de l’atmosphère, les tourbillons et les lignes parallèles, impresionné par l’incroyable cyclone de la taille de la Terre appelé Grande Tache Rouge… À l’époque, les données récoltées ont alimenté le « background » spéculatif d’une oeuvre d’un monument de la science-fiction, notamment, que Jupiter puisse être l’amorce d’une étoile ratée. (2010 : Odyssée Deux, par Arthur C. Clarke).

Jupiter, c’est le début de l’exceptionnelle moisson de données scientifiques des Voyager, la première étape d’un périple qui se poursuit de nos jours. Jupiter c’est aussi un univers miniature composé de soixante-neuf satellites naturels (dont certains sont plus gros que celui qui éclaire nos nuits) soumis à sa volonté gravitationnelle, à ses colères de radiations, ses marées, etc… Les Voyager ont révélé la variété stupéfiante des lunes joviennes (que l’on pensait, à l’époque, toutes semblables à notre Lune et de peu d’intérêt…). Des volcans qui rejettent des panaches à plus de 500 kilomètres d’altitude et des montagnes plus hautes que l’Everest sur Io, un océan sous la croûte d’Europe, des lunes géantes : Callisto, Ganymède… Les découvertes des Voyager ont servi de base au « design » des missions suivantes (Gallileo, Juno).

Surface rouge d'Amalthée

Lunes, astres exotiques

Il sera beaucoup question de lunes dans Voyager II. Si les exo-terres demeurent le Graal de la traque aux planètes extra-solaires, les exo-lunes pourraient bien nous réserver des surprises. Ce sont des candidates aussi sérieuses qu’une Terre en bonne et due forme pour l’émergence d’une vie intelligente (Dans le film Avatar, Pandora est un satellite de la planète géante Polyphème).
Je me suis donc intéressé à l’une des plus proche lune de Jupiter : Amalthée. Sa coloration, très rouge, semble due au dépôt de soufre en provenance de Io. La lune possède trois compagnons : Métis, Adrastée et Thébé découvert en 1979, après l’analyse de photographies prises par Voyager 1.
Par ses dimensions, ses cratères profonds, sa position, Amalthée offre un point de vue unique sur Jupiter, mais gare aux radiations… de quoi provoquer des drames.

Comme vous pouvez le voir sur l’animation ci-dessous, Amalthée est un cailloux insignifiant, une puce sur le dos d’un géant de gaz…

Amalthée en transit devant Jupiter

Retrouvez les autres articles, prélude à la publication de Voyager II, à l’adresse : www.stephane-desienne.com ou éparpillés à tous les vents sur les réseaux sociaux, un peu comme des confettis lancés dans le vaste cyberspace…

Io devant Jupiter